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Plastik
 

Mar García Albert
en partenariat avec l’ESBAN

(Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes)
 

16 MAI 2025 - 19 JUILLET 2025

VERNISSAGE LE 16 MAI 2025

DE 17H A 20H


L’exposition Plastik de Mar García Albert prend pour point de départ un tableau célèbre de l’histoire de l’art
moderne : L’Atelier rouge d’Henri Matisse, peint en 1911. Ce tableau représente l’atelier de l’artiste, saturé d’un rouge vénitien, où ses propres peintures et sculptures flottent dans un espace presque irréel. À partir de cette image, Mar engage un travail de relecture et de déplacement, qui interroge à la fois la peinture, ses supports, et les conditions dans lesquelles une œuvre peut exister aujourd’hui.
Dans un premier temps, elle reprend les sept toiles visibles dans L’Atelier rouge, mais sans chercher à les
reproduire fidèlement. Elle en propose des versions synthétiques : des gestes réduits, des touches de couleur qui évoquent les œuvres originales par le biais du commentaire. Ce qui l’intéresse, c’est la force d’évocation de la peinture, sa capacité à faire surgir des images avec peu de moyens. Les toiles qu’elle utilise sont neuves, encore emballées dans leur plastique d’origine. Ce choix n’est pas anodin. Pour Mar García Albert, ce plastique n’est pas juste un emballage : c’est une surface, une matière, un signal. Il marque le moment où la peinture commence, et dit aussi quelque chose des réalités concrètes de la pratique artistique. Le plastique est aussi une indexation de la phase de circulation de la toile en tant que marchandise.

 

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​Peindre sur une toile emballée, c’est faire avec ce qu’on a, avec ce qu’on peut. C’est aussi poser une limite, accepter la contrainte. L’artiste travaille à l’huile, un médium exigeant, lent, peu compatible avec un quotidien fragmenté. À travers ces choix, Mar García Albert parle du temps, ou plutôt du manque de temps, dans lequel elle inscrit sa pratique. Elle travaille dans une urgence qui est à la fois individuelle et évidemment écologique.
Son travail prend forme dans les interstices, entre obligations professionnelles et personnelles – et familiales. Il ne s’agit plus ici d’un récit héroïque de la création, mais d’un constat simple : on crée avec ce qu’on a, dans les conditions qui sont les nôtres. Et il faut le souligner : Ces conditions ne sont pas réparties également selon le genre qui nous est attribué.
Certaines œuvres débordent le format du tableau et modifient le lieu. Une toile traverse un mur, montre son revers en dialogue avec la structure même du CACN. Un trou percé dans la porte du bureau du centre d’art devient une œuvre à part entière, intitulée CDI. Un clin d’œil au changement de contrat de travail d’une membre de l’équipe, et d’une volonté de structurer un lieu dans un contexte de financements publics restreints. Ces gestes d’extension – du médium, de la couleur, des murs et des portes – montrent que l’exposition n’est pas seulement un espace de représentation : c’est un lieu de travail, de logistique, de relations. Plastik ne masque rien. Elle met en évidence les structures, les rythmes, les moyens matériels qui permettent — ou limitent — la production artistique. Le titre de l’exposition, Plastik, joue sur ce double sens : en allemand, il désigne à la fois la sculpture et le plastique – il veut aussi dire malléable. C’est aussi ce qui relie les préoccupations formelles de Mar García Albert à ses choix matériels. La peinture ici n’est pas une fin en soi, mais un outil pour poser des questions, faireapparaître des tensions, déplacer des perspectives. Mar est une artiste conceptuelle, dans le sens où ses œuvres agissent autant dans l’espace que dans la pensée.
L’exposition est augmentée avec des interventions in-situ de cinq étudiant·e·s de l’École supérieure des beaux-arts de Nîmes (ESBAN) : Noor-Eva Risson, Estelle Ouamba-Yves, Fatemeh Taramshir, Atefeh Taramshir et Rostand Houndji. Mar García Albert a mené une résidence pédagogique avec ce groupe : ensemble, elles ont échangé autour du travail collectif, des pratiques féministes, et des conditions de production de l’art aujourd’hui.
Leurs interventions viennent prolonger les réflexions de Mar, les compléter, les déplacer. Elles font parfois écho au quartier qui entoure le centre d’art – prérequis sans lequel celui-ci n’existerait pas – par des témoignages du paysage qui change, par le prolongement de lignes que celui-ci crée. Elles parlent encore du lieu d’exposition et de son rapport aux œuvres et au quartier, comme une personnification de ses murs. Elles résonnent enfin avec les convictions féministes de Mar García Albert, par les formes et les histoires qu’elles transmettent.
Plastik propose un ensemble de formes qui sont aussi des gestes, des choix, des prises de position. Elle parle de peinture, de sculpture, d’architecture, de structures invisibles. Et elle le fait en partant d’une réalité vécue, quotidienne — celle de vouloir composer, toujours, entre l’art et la vie. Cette articulation rejoint les intuitions d’Allan Kaprow, pour qui la pratique artistique devait se confondre avec la vie plutôt que s’en extraire. Chez Mar García Albert, il ne s’agit pas de faire de la contrainte un obstacle, mais une matière active, un terrain de travail, un espace possible d’invention.

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